Chroniques du jeu, des joueurs et des matches d’avant.

Pour une esthétique éternelle du football, de ses enjeux, de ses libéros et de ses 5-3-2.

jeudi 8 mars 2012

LES FILETS TRIANGULAIRES


Imaginons qu’un consortium d’ethnologues dévoués aux cultures populaires pose la question suivante : qu’est-ce qui a le plus changé dans le football entre 1986 et 2011 ?


La cotation en bourse des clubs ? Anecdotique. La coupe de cheveux de William Ayache ? Pas tant que ça, il a juste perdu ses frisettes. La masse musculaire des milieux défensifs ? Oui, mais non. L’interdiction de jouer avec les mains pour le gardien sur les passes en retrait ? Demandez à Jean-Luc Ettori. La taille des shorts ? Là y’a une vraie piste mais bon.

Angle de 72° obligatoire


Rien de tout cela n’a autant modifié la vision en profondeur du foot que la forme des filets de cage de but. Faisons comme si on était en cours d’EMT. Dessinons un plan de coupe d’une cage lambda d’un stade epsilon de 1985. Les filets qui forment l’ossature de profil de la cage sont triangulaires. Ou presque. Mais on ne va pas chipoter. Lâches si possible, pour que le ballon franchisse la ligne et vienne se nicher là bas, bien au fond, comme un pauvre turbot capturé par une bande de pêcheurs boulonnais de Ligue 2.

Prenons maintenant l’exemple d’une cage sigma d’un stade oméga de 2011 et réalisons la même expérimentation manuelle et technique: on voit bien (si, si) que de profil comme vu de dessus, les filets forment un parallélépipède rectangle. Un détail qui change tout. Quand y a but, le ballon continue de bouger. Il lui arrive même (quand il subit une Bundesliga – tatane par exemple) de ressortir des caisses, comme au baby-foot quand on fait "gamelle".

Effet "filet de pêche" quand on va chercher le ballon après un but


C’est bien là tout le problème des filets rectangulaires. Le ballon vit encore après le but. Il agonise mais vit encore. Pas top classe. Les filets triangulaires avaient plus de gueule et étaient plus respectueux quand le ballon entrait dans l'espace prévu à cet effet. Même ceux avec le logo "BUT" qui laissaient le ballon ressortir des cages – parce qu'un chouïa trop tendus.

On parle là du championnat de France époque Jean-Christophe Thouvenel-Philippe Anziani. Puis, y’a eu la Coupe du Monde au Mexique d’où on a rapporté deux vices étranges: la «ola», et les filets aux angles à 90°. Petit mémento pour ceux qui sont nés après le Ballon d’Or d’Igor Belanov, avec des images qui bougent du Parc des Princes et de ses filets "BUT".
  

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