Rafael Gordillo, Salvatore Bagni, Soren Lerby, Bruno Bellone, Daniel Bertoni, Safet Susic, Jorge « Magico » Gonzalez, Omar Sivori, Delio Onnis : milieux défensifs hargneux, ailiers virevoltants, meneurs de jeu géniaux ou buteurs opportunistes, ces joueurs avaient en commun une certaine propension à baisser la chaussette, ni une ni deux.
Chaussettes baissées et mini-short: vamos a la playa |
Question de pratique :
le mollet respire mieux à l’air libre. Et le genou n’aime pas quand la
chaussette synthétique vient gratter la rotule. Question de style, aussi.
Quels que soient leur poste et leur niveau technique, ces aficionados de la
chaussette baissée restent dans nos mémoires comme des joueurs à part. Des
nonchalants qui jouaient « à la cool », tel qu’on pouvait se le
permettre avant l’instauration du pressing permanent sur le porteur de ballon.
Et puis, l’International
Board a décidé que les protège-tibias seraient obligatoires sur tous les
terrains de football du monde. Qu’il en allait de la santé des joueurs. De leur
intégrité physique. Précaution de principe à l’attention des voltigeurs de la
balle et autres princes du dribble chaloupé soumis à la constante contrainte du
pressing adverse.
Il devint alors difficile de
laisser respirer ses chevilles en plein match.
Quelques irréductibles
poursuivirent néanmoins l’élégant dessein d’entretien de cet effet stylistique
propre aux esthètes qui connut son heure de gloire sous le soleil mexicain de
la Coupe du Monde 1986.
Parmi ceux-ci (il y en a
beaucoup d’autres*), Rui Costa, Laurent Blanc, Francesco Totti sont les plus
fameux représentants de la chaussette à mi - mollet de ces vingt dernières
années. Ils sont les plus emblématiques vestiges d’un temps où le placement et le
toucher de balle prévalaient sur la puissance et la vitesse. Blanc, Rui
Costa, Totti : trois magnifiques créateurs rendant un précieux tribut à la
légende de la « chaussette baissée ».
*Veron, Hleb, Capucho,
Camoranesi, Zaïri, Munitis, Aldaïr, Appiah, Ezequiel Gonzalez, Danny….