A domicile, pour « son » mondial, l’Espagne évite l’humiliation suprême en remportant une victoire capillotractée face à de maudits Yougoslaves…
Mundial 82, Valence, 20
juin, Espagne-Yougoslavie. Deuxième match du premier
tour pour l'Espagne, pays organisateur. Auteurs d’un pénible
1-1 face au Honduras pour leur entrée dans la compétition, les
Ibères n’ont déjà plus le choix: pour être sûrs de passer et ne pas
devenir la première équipe organisatrice incapable d’accéder au second tour
d'une Coupe du monde, les coéquipiers de Zamora doivent battre la Yougoslavie.
Monsieur Lund-Sorensen a pris sa décision |
L’Espagne retient son souffle et boit du Bitter Kas mais se fait grignoter
le Serrano par Sljivo, Surjak et autres artistes associés dont le nom finit
en "ić". Le défenseur Gudelj ouvre le score dès la dixième minute. La paëlla
semble cuite pour les hommes du sélectionneur Santamaria.
Heureusement pour elle,
l’arbitre Danois, M. Lund-Sorensen à l’œil alerte mais pas à Malibu parce que
c'est pas vraiment dans la région. Quatre minutes après
l’ouverture du score, Zajec fauche Alonso cinquante bons centimètres avant la
surface de réparation... Penalty ! Sans scrupule, Lopez Ufarte s’avance
pour rétablir l’égalité.
Son pied gauche, pourtant
réputé, dévisse. Un bon mètre à côté. Qu’à cela ne tienne, on va
le retirer. Dragan Pantelic, le portier Yougo, a beau lever les bras au ciel et
ricaner devant l’entourloupe, il est jugé coupable d’avoir bougé avant que le
tireur espagnol ne touche le ballon. Juanito prend la relève de son coéquipier,
retire le penalty et le transforme. Enfin.
La suite tient du miracle.
Fidèles à leurs principes, les Yougos régalent avec un football collectif et
très technique. Il faut un grand Arconada (178 cm ) et beaucoup de déveine pour que les tentatives de
Susic et Vujovic ne traduisent la supériorité des leurs au tableau d'affichage.
Surmotivés à défaut d’être brillants, les Espagnols arrachent même la victoire
sur un coup de billard conclu par Saura à la 66e.
Les «Slaves du sud» peuvent
préparer leurs valises, ce seront eux les éliminés du premier tour. Et
l'Espagne dégagera dès le second tour sous les coups de castagnettes de la RFA
et de l'Angleterre. Bien mal acquis ne profite jamais, comme disait l'autre.